8.10.11

Creux de marées et monts de courage

Les cubistes n’auraient pas pu te peindre
Beauté aux courbes noyantes et incomprises
De tes fesses jusqu’à tes cheveux qui frisent
A quelles couleurs du Soleil veux-tu te teindre

La toile sur toi glisse lentement ou le pinceau
Est-ce un drap ou un chevalet que je vois
Les deux semblent parcourir ta lune à la fois
Je te dénude et je te chante des yeux avec Rimbaud

Il t’aimerait bien tu as les formes de sa cithare
De sa mandoline le cou et le rein se désignent
En formant deux bols remplis de canards et de signes
Laisse-moi y boire ma première poésie ma belle guitare

Je crie le corps féminin que j’avais dans le palais
Je voudrais le sortir pour pouvoir en jouir
Même sans le voir j’arrive malgré tout à écrire
Et à vanter les miraculeux mensonges de toutes tes beautés

Tu manques cruellement à la chaleur de mes genoux
Je te parle avec force et te désire avec barbarie
Je n’ai plus peur d’être l’impur ou d’être l’impie
Je ne pense qu’à harasser ton corps et à manger ton cou

Les vagues de l’échine me feront aller à la dérive
Entre tous ces vers longs et commodes je perds
Tous les fruits du jardin secret et les alcools d’Apollinaire
Laisse-moi au moins de celui de ta bouche croquer une figue

Libère les oiseaux de tes omoplates de crépon
Permets-moi d’y reposer mes paumes pleines d’encre
T’y dessiner des ailes car je n’ai pour toi point d’ancre
Envole et teins-toi des couleurs de Soleil et de ses rayons


"Toi" ou "La danse" Clément Baills

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