L'attente était latente
Mais qu'attendait-il
Des paroles résonnantes
Façonnées dans l'argile
Il était statue de cuivre
Écoutant un langage
Où il n'avait pas dû vivre
Pourtant point de naufrage
Les fjords de crème glace
Sonnaient dans la houle
Les bois de pins qui grimacent
Et les castors qui coulent
Délicieux sommeils cassure
De la rapidité des cœurs
Voyage hors de la censure
De musique jusqu'à une fleur
Tremblotants rêves
De désir d'élancement
Il écoute et croque la fève
Des nuits endormies finalement
Puis l'émotion trompette
Puis la colère batterie
Puis la joie clarinette
Tous ensemble symphonie
Il l'avait bien comprise malgré
Le manque de phrases
Cette belle poésie miragée
Noire comme le jazz
5.12.11
20.11.11
Orlando furioso
Le silence se fait dans les rangs de poissons car les vagues accordent leurs écumes. Ça mousse et ça tourbillonne, le tout clapote. Soudain tout murmure se perd comme avant qu’une montagne d’eau s’écroule sur l’océan, et là les vagues s’élancent butant les unes contre les autres à des rythmes déchaînés. Elles se brisent et reviennent en arrière sans aucun ordre mais en créant la musique des eaux qui accompagne les sirènes. Les poissons sont bouche bée, admiratifs face au roi des pingouins qui dirige ce tonnerre de perles roulantes, ils claquent des nageoires, l’œil vide de croire comprendre.
9.10.11
Liberté
Les prisons sont sombres mais il y a toujours une fenêtre. Dans cette prison-là, la fenêtre était dans la cellule d'un vieil homme au crâne rugueux et ridé. C'était l'unique de tous ses camarades à avoir une cellule à lui tout seul.
Les autres, entassés, ne faisaient que profiter de la faible lumière reflétée par le sol bétonné.
Un petit gros et un grand gros discutaient entre eux:
- Tu faisais quoi avant?
- Je creusais des trous, pleins de trous.
- Moi je faisais pareil, je construisais des tours.
- On creuse la terre.
- Ou on creuse le ciel.
Puis en cœur, comme s'ils l'avaient déjà dit un milliard de fois:
- C'est bien pareil.
- Et pourquoi t'es là?
- J'ai mal creusé.
- Moi j'ai tué 50 hommes.
Puis en cœur, comme s'ils l'avaient déjà dit un milliard de fois:
- C'est bien pareil.
- Tu sais pourquoi il est là le vieux?
- Non, il n’a jamais parlé.
Tous deux commencèrent à se gratter les tatouages, comme s'ils brûlaient à la peau. Les doigts sur la peau teintée faisaient un bruit de ferraille.
Les crissements se répercutèrent dans toutes les cellules mais personne ne savait si c'était les autres prisonniers ou un simple écho.
Le vieux se leva tout d'un coup. Les milliers de regards captifs se fixèrent sur son corps luminescent et il se tourna vers la fenêtre et commença à crier:
- J'ai le Soleil et ça me suffit bien! J'ai le Soleil et ça me suffit bien!
Puis il appuya son visage contre les barreaux en fer froid de la fenêtre jusqu'à s'en briser les pommettes. Son corps, ses membres et sa tête rétrécirent jusqu'à la taille d'un photon et il s'enfuit librement, loin de la cage, loin des gros. Avec la vitesse d'un fugace éclair dans un orage.
Les autres, entassés, ne faisaient que profiter de la faible lumière reflétée par le sol bétonné.
Un petit gros et un grand gros discutaient entre eux:
- Tu faisais quoi avant?
- Je creusais des trous, pleins de trous.
- Moi je faisais pareil, je construisais des tours.
- On creuse la terre.
- Ou on creuse le ciel.
Puis en cœur, comme s'ils l'avaient déjà dit un milliard de fois:
- C'est bien pareil.
- Et pourquoi t'es là?
- J'ai mal creusé.
- Moi j'ai tué 50 hommes.
Puis en cœur, comme s'ils l'avaient déjà dit un milliard de fois:
- C'est bien pareil.
- Tu sais pourquoi il est là le vieux?
- Non, il n’a jamais parlé.
Tous deux commencèrent à se gratter les tatouages, comme s'ils brûlaient à la peau. Les doigts sur la peau teintée faisaient un bruit de ferraille.
Les crissements se répercutèrent dans toutes les cellules mais personne ne savait si c'était les autres prisonniers ou un simple écho.
Le vieux se leva tout d'un coup. Les milliers de regards captifs se fixèrent sur son corps luminescent et il se tourna vers la fenêtre et commença à crier:
- J'ai le Soleil et ça me suffit bien! J'ai le Soleil et ça me suffit bien!
Puis il appuya son visage contre les barreaux en fer froid de la fenêtre jusqu'à s'en briser les pommettes. Son corps, ses membres et sa tête rétrécirent jusqu'à la taille d'un photon et il s'enfuit librement, loin de la cage, loin des gros. Avec la vitesse d'un fugace éclair dans un orage.
"Empty Spaces" Gabriela Panaget (http://faiseur-de-pluie.blogspot.com/)
8.10.11
Creux de marées et monts de courage
Les cubistes n’auraient pas pu te peindre
Beauté aux courbes noyantes et incomprises
De tes fesses jusqu’à tes cheveux qui frisent
A quelles couleurs du Soleil veux-tu te teindre
La toile sur toi glisse lentement ou le pinceau
Est-ce un drap ou un chevalet que je vois
Les deux semblent parcourir ta lune à la fois
Je te dénude et je te chante des yeux avec Rimbaud
Il t’aimerait bien tu as les formes de sa cithare
De sa mandoline le cou et le rein se désignent
En formant deux bols remplis de canards et de signes
Laisse-moi y boire ma première poésie ma belle guitare
Je crie le corps féminin que j’avais dans le palais
Je voudrais le sortir pour pouvoir en jouir
Même sans le voir j’arrive malgré tout à écrire
Et à vanter les miraculeux mensonges de toutes tes beautés
Tu manques cruellement à la chaleur de mes genoux
Je te parle avec force et te désire avec barbarie
Je n’ai plus peur d’être l’impur ou d’être l’impie
Je ne pense qu’à harasser ton corps et à manger ton cou
Les vagues de l’échine me feront aller à la dérive
Entre tous ces vers longs et commodes je perds
Tous les fruits du jardin secret et les alcools d’Apollinaire
Laisse-moi au moins de celui de ta bouche croquer une figue
Libère les oiseaux de tes omoplates de crépon
Permets-moi d’y reposer mes paumes pleines d’encre
T’y dessiner des ailes car je n’ai pour toi point d’ancre
Envole et teins-toi des couleurs de Soleil et de ses rayons
Beauté aux courbes noyantes et incomprises
De tes fesses jusqu’à tes cheveux qui frisent
A quelles couleurs du Soleil veux-tu te teindre
La toile sur toi glisse lentement ou le pinceau
Est-ce un drap ou un chevalet que je vois
Les deux semblent parcourir ta lune à la fois
Je te dénude et je te chante des yeux avec Rimbaud
Il t’aimerait bien tu as les formes de sa cithare
De sa mandoline le cou et le rein se désignent
En formant deux bols remplis de canards et de signes
Laisse-moi y boire ma première poésie ma belle guitare
Je crie le corps féminin que j’avais dans le palais
Je voudrais le sortir pour pouvoir en jouir
Même sans le voir j’arrive malgré tout à écrire
Et à vanter les miraculeux mensonges de toutes tes beautés
Tu manques cruellement à la chaleur de mes genoux
Je te parle avec force et te désire avec barbarie
Je n’ai plus peur d’être l’impur ou d’être l’impie
Je ne pense qu’à harasser ton corps et à manger ton cou
Les vagues de l’échine me feront aller à la dérive
Entre tous ces vers longs et commodes je perds
Tous les fruits du jardin secret et les alcools d’Apollinaire
Laisse-moi au moins de celui de ta bouche croquer une figue
Libère les oiseaux de tes omoplates de crépon
Permets-moi d’y reposer mes paumes pleines d’encre
T’y dessiner des ailes car je n’ai pour toi point d’ancre
Envole et teins-toi des couleurs de Soleil et de ses rayons
"Toi" ou "La danse" Clément Baills
Respiration
Verssousverreverssousverre
Verssousverre
Vers sous verre
Vers sous vert
Vers s’ouvert
Vers ouverts
V e r s o u v e r t s
V E R S O U V E R T S
V
E
R
S
O
U
V
E
R
T
S
Verssousverre
Vers sous verre
Vers sous vert
Vers s’ouvert
Vers ouverts
V e r s o u v e r t s
V E R S O U V E R T S
V
E
R
S
O
U
V
E
R
T
S
5.10.11
Almool
À ce moment-là, c'est moi qui jouais de la guitare mais les accords je les sortais de tes beaux doigts. Ma main battait dans la tienne, d'amour flamenco, tellement que je me suis demandé : amour ou alcool?
Amool...
Et flamenco.
Puis, le verre vibrant de piétinements m'a fait réaliser que nous n'étions qu'un: pieds, guitare et doigts entrelacés. C'est dans l'onde que j'ai vu que les courbes de la danseuses me portaient aux tiennes et qu'à la fin des hanches il y a un coup de reins, le mien. Accompagné d'un soupir.
Le chanteur de sa voix cassée s'est imposé, remplissant la salle.
Su boca era como una fuente.
Su boca era como una fuente.
J'y ai bu, j'y bois...
Je t'ai bu des yeux pour te dire que je ne te connaissais pas, que ton visage était étranger, mais que je t'aimais quand même.
Toi, tu m'as aspiré et tu n'as pas compris pourquoi j'étais si calme.
Almool...
Et flamenco.
Amool...
Et flamenco.
Puis, le verre vibrant de piétinements m'a fait réaliser que nous n'étions qu'un: pieds, guitare et doigts entrelacés. C'est dans l'onde que j'ai vu que les courbes de la danseuses me portaient aux tiennes et qu'à la fin des hanches il y a un coup de reins, le mien. Accompagné d'un soupir.
Le chanteur de sa voix cassée s'est imposé, remplissant la salle.
Su boca era como una fuente.
Su boca era como una fuente.
J'y ai bu, j'y bois...
Je t'ai bu des yeux pour te dire que je ne te connaissais pas, que ton visage était étranger, mais que je t'aimais quand même.
Toi, tu m'as aspiré et tu n'as pas compris pourquoi j'étais si calme.
Almool...
Et flamenco.
" Venus In Furs" Irene Gonzalez (http://libro-sin-punto-final.blogspot.com/) et Clément Baills
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