20.5.12

Soies et crises

Sérénades sirupeuses
Entre cliquetis de clés

Sexe sinueux
Sur les vaux calamiteux

Brises soyeuses
Aux criques encastrées

Sol sanguinolent
Vers le coucher couchant

Passions syphiliques
Dans les creux cassés



13.5.12

Soyons brefs

Cet idiot ami
Qui nous fait rêver d'une vie meilleure
Ces plis
D'une étoffe sur le corps de l'âme sœur

Cet arbre
Qui tient votre survie au creux de son bois
Ce marbre
Qui vous dégoûte de je-ne-sais-quoi

Ce corps
Alourdi par les courbes lentement
Ces morts
Qui vous suivent et mangent vos trébuchements

Ce ciel
Qui est bleu le jour et rouge la nuit
Ce miel
Entre les larmes de vagues au fond des puits

Cette vie
Qui est à faire et que je tisse de poésie
Cette poésie
Qui n'est qu'un moment bref d'une brève vie

9.5.12

Mort par le froid

"Tombe du facteur" Clément Baills


Il y a dans l’air un certain chant lugubre et morose
Entre fleurs éclatantes du blanc jusqu’au rose
Je m’assois à l’endroit où la montagne virtuose
A su faire avec tant de beauté mourir un fonctionnaire

Il devait porter sur ses épaules une veste primaire
Et le vent gelé des cimes avoisinantes a su le faire taire
Le travail rend libre mais nous mourons

Les lettres pleines de mots d’amour et de sensations
Dans ta sacoche sont restées figées sous le gravillon
La grêle la pluie la neige et les pics de glace

Par-dessus ton corps et ta sacoche s’entasse
Une montagne gardant les secrets de son imposante masse
Ta croix est rouillée mais quelle pierre tombale

On a oublié d’écrire tes derniers mots ton dernier râle
De parsemer le chemin de ta tombe de dalles
Mais tu es enfermé entre les murs d’aucun cimetière

Si je savais ton nom effacé rouillé centenaire
Je te dédierais en toute admiration ces quelques vers

Mort par le froid est une des écritures
Qui sur ta croix est présente en fine gravure
Magnifiques lettres en italique comme sur les reliures
Baptiste mort en 1871 le onze janvier

Deux escargots sur ta tombe sont arrêtés
Peut-être leur murmures-tu les lettres cachetées

Il faisait froid il était tard il est l’heure
Que je m’en aille vers la mort en songeur
Car je suis devant la tombe du facteur

6.5.12

Les quatre chemins et le choix

Tu te souviens de sentir
La fille te l'avait bien dit

Oh Senteurs de cents empires
La ville par les narines m'envahit

Carburants fossiles aériens
Comme l'alcool s'évaporent
Et tout ce charbon te soutient
Par son odeur chocolat d'or

Parfums multiples et crasseux
Merci de me faire découvrir
Une nouvelle dimension merveilleux
Monde olfactif tout est à écrire

Tu te souviens d'écouter
La fille te l'avait bien dit

Mes oreilles sont obnubilées
Par la ville que je remplis

Sons difformes qui vous mènent
À la dépravation alcoolisée
Mes pas dans le silence noir sèment
Les rêves d'une nuit d'été

Cloques éclatantes du joint
Qui grésille d'un feu symphonique
Les sons proviennent de loin
Ils proviennent d'un cirque elliptique

Tu te souviens de goûter
La fille te l'avait bien dit

Cidre des éternelles fées
Illuminez la voie des appétits

Miel rayonnant des lampadaires
Larmoyants comme la pêche
Murs suintent des gouttelettes amères
Des sombres sueurs sèches

C'est le sucre des pavés
Infertiles mais pleins d'orges
Maïs tournesols abeilles et blés
Que je goûte au fond de ma gorge

Tu te souviens de toucher
La fille te l'avait bien dit

Frissonnants je tente d'essayer
Poils hérissés comme du crépis

Le vent sournois étoffe les rues
Et ton corps d'un fin drap
Te voilà petit et tout nu
La terre est forte sous toi

Tu te brûles finement les lèvres
Crissent tes dents caquetantes
La fumée fait une chatouille brève
Dans les jambes texture accrochante

Tu te souviens de voir
La fille te l'avait bien dit

Absorbe les couleurs du soir
Éclatantes de lits déjà pris

Sombres couleurs de l'arc-en-ciel
Tout est orange sous les lampadaires
Tes pas sont des ondes couleur miel
Vers la mort de l'hier

Néons lunaires accrochés à la voûte
Céleste éclairent le passage
D'un chemin noir comme une croûte
Vers les feux follets venus des mirages

4.5.12

Rendez-vous

J’ai raté de peu
Mon rendez-vous amoureux
Je t’ai laissé passer
Toi que je tenais à rencontrer

J’admire ta discrétion
Et tes belles insinuations
Avec lesquelles tu fais permanent
L’amour des amants

Ton nom sonne l’amour latin
Qui niche chez les putains
Mais tu es une dame
Qui attise la flamme

Maîtresse polissonne
Tu n’es aimée de personne
Sauf de moi charnel
Qui voit tout ton sexuel

Nous deux inséparables
Si un incident regrettable
Ne m’avait pas rendu fou
Et fais rater le rendez-vous

Peut-être nous nous verrons
Au détour d’une nuit de passion
Il n’y a que toi qui puisses
M’aimer jusqu’à ce que je périsse

Ah ! Syphilis !

5.12.11

Jazz

L'attente était latente
Mais qu'attendait-il
Des paroles résonnantes
Façonnées dans l'argile

Il était statue de cuivre
Écoutant un langage
Où il n'avait pas dû vivre
Pourtant point de naufrage

Les fjords de crème glace
Sonnaient dans la houle
Les bois de pins qui grimacent
Et les castors qui coulent

Délicieux sommeils cassure
De la rapidité des cœurs
Voyage hors de la censure
De musique jusqu'à une fleur

Tremblotants rêves
De désir d'élancement
Il écoute et croque la fève
Des nuits endormies finalement

Puis l'émotion trompette
Puis la colère batterie
Puis la joie clarinette
Tous ensemble symphonie

Il l'avait bien comprise malgré
Le manque de phrases
Cette belle poésie miragée
Noire comme le jazz