17.10.14

L'absence d'un espace

L'instant d'un déclic
Dans un cercueil phallique
Cadavérique
Je me détends

Imperceptible arrachement
D'une explosion intérieure
Ablation du sentiment
De mon habituelle frayeur

Je ne suis pas là pour écrire

Mon ventre est un foyer éteint
Les braises de mes membres le rallument
Mon esprit a déteint
Sur l'ellipse de Saturne



30.8.14

La espera

El hombre es la materia
Rechazando al cambio
Al tiempo y a la bacteria
Y bien pues no tienen cien pies
Ni alas pieles garras y patas
Tienen balas penes y garrapatas
Y bien pues nunca fueron alegres
Se quejan de la vida breve
Del dinero el vicio o la plebe

Ser sincero en mi oficio busco
Cada cosa tiene su orificio justo
El instante su gusto

Somos ignorantes y beatos
Y de rodillas menudo retrato
Pero qué alegría que sin mí
No existiría lo que vi
Pues solo me veía a mí mismo
Viendo un truco de hipnotismo
Adopta el movimiento semejante
A una conciliación
Cada momento es la conclusión
De un instante



26.7.14

Piel de serpiente

Ligera primavera
Cuece en mi pescuezo
Como  nata entera
El sol en sus primeros esfuerzos
Hace fundir el hielo
Cubos en mi vaso de licor

Sale la gente con un velo
Para protegerse del ardor
Del sol eterno
Y deseaban en invierno
La tierra fundiese de calor
Lagartos se sientan en el bar
Sin mirarse y sin hablar
Me miran a mí
Hablando solo y no sé si
De tanto callar
Diferencio ser y estar

Dulce otoño a tu tiempo
Llegaras tras largos días
De sol intenso
Traerás mis altruistas misantropías
Resaltareis al hombre
Y el balance de sus contradicciones
Haréis brillar el oro y el cobre
Producto de la fuerza de mis tensiones

Nueva pluma obedece
A las hojas efímeras
Muere procrea y crece

21.7.14

Coeurs crottés

A travers mer pour t’y voir
Avoir l’éclat de ta peau ivoire
Boire de ta poitrine féroce
Les gouttes de sel précoces
Qui chutèrent des beaux dons
Que t’offrit Poséidon
Nombre de vagues entre toi et l’amarrage

Je me prends à leur lent mouvement
Chaque rayon offre un nouveau visage
Chaque regard un sentiment

Eperdue par le sourire qui s’esquisse
Dans ma couche glisse
Perdu dans une tristesse lasse
Elle fuit pleure et s’agace

Fille de Léda croque ma pomme
Pille les bras de ce bonhomme
Je suis amour de la vie et tyran
Suis-je Mélénas qui t’as pris
Ou Pâris qui t’éprends

Indigne de nulle épopée
Maître du rafiot à écoper
J’ai l’âme pécheresse
Pêche dans l’océan de sécheresse
Le piranha le thon et le fario
Mon hameçon sombre dans l’eau
Tel le héron je deviens carpe
Pour trouver et que s’amuse
Celle qui met en tension mon harpe
La gueule qui me méduse

Léna au cœur-diadème
Sur une coiffe pérenne
Vois-tu mes stratagèmes
Pour avoir l’amour d’une reine



24.6.14

Nous brûlerons dans la Seine

La tristesse des jours de fêtes
Echappées dans l’état
D’un esprit sans corps mort sans tête
Au bord du fleuve où plongent ébats
Mes émois sous le poids des cadenas

La Seine porte sa robe pétrole
Et les sacs plastiques vers une nouvelle Amérique

Mon regard remplit des almools
Dégringole avec les boucles folles
Miroitantes dorures électriques
Réactivent la voix de la musique

J’aimerai chanter
Mais vois ma voix qui boit
Qui baise et s’enrhume
Malaise des poètes du bitume
Forgerons se tapent sur les doigts
Par habitude frappent sur l’enclume
Avec l’espoir que l’écume d’étincelles
Feu follets de mots réanimés
Brûlent la boîte conserve de ma cervelle
En un feu de bois
Une vie embrassée
Un feu de joie

16.6.14

Au vues et aux voyeurs

Possesseur de bibelots
Pendeloques et pend-au-cou
Grigris tremplins de l’ego
Vitrine de pseudo gourous
Achète par centaines
Délicieux amuse-peines
Colorés comme on les aime
Blancs comme le chrysanthème
Noire comme une peau d’ébène
Mauve comme un poème arc-en-ciel

Dire et redire les mêmes choses, finalement se contredire dans un style prose. Cause encore dans ton écrit incompris nouveau Médor de la poésie : pourquoi m’échine à bien faire quand la guerre pour le sens la gagne celui qui lit. Avec hargne je décape la pensée qui m’échappe, j’en retire la moelle épinière en rimes et en vers. J’ai des questions et mes réponses, pour vous qu’une prise de position où des mots creux en quinconce veulent devenir or étant bronze. Je n’ai jamais dit que je n’étais pas quelconque.
Prends ton dû, donne ton cru.
Nous sommes un, fais ton message puis dégage.

Ton beau regard hagard
Digne d’un verbal millénaire exercice
Est ce qui t’égare
A vouloir trouver beauté ou vice
Le diamant n’est qu’un charbon lisse
L’art n’existe que dans ta pupille
Et hérisse ton iris



26.4.14

Back to Metropolis

De nouveau avec amies sardines
Dans notre boîte aérienne
On replie la tablette et l’échine
Adaptant notre dégaine
Réduit ta conscience
Au fin voile
Qui fait décoller l’engeance
De son sol natal
Grâce à technique et mécanique
Viens à Metropolis
Grâce aux vapeurs d’anxiolytiques
Oublie son odeur de pisse

Back to Metropolis
Bétail dans le ventre
Du serpent acéphale qui crisse
Dans un vent creux
S’enferme dans le mal
Qu’il croyait combattre
Cet ennemi dit instinct animal
Qui remonte nos ressorts automates

L’action est devenue politique
Le poème un amuse-gueule
La philosophie théorique
La vie linceul
M’apparaissent lisses
Les visages sans nom
Mes traits n’esquissent
Ni vers ni réflexion

Welcome back to Metropolis



19.4.14

L'alchimiste ambulant

Poussière d'argile
Animaux de la boue
Ont cœur malléable et manières malhabiles
Face à cet organe fou
Il s'ouvre et se referme
Au contact des épidermes
S'étend et se contracte
Au goût d'une bouche scellée
Par l'émanation muette d'un pacte
Du sexe et la pupille dilatés

Il faut bientôt revêtir
Une armure en fer blanc
Que déposent ses dires
Sur ta carcasse avec le temps
Mais fond le mur de fer
Craque la douleur qui t'enserre
L'armure est à la guerre
L'amour est à la peau

Ma carcasse est une carapace
Dorée comme une lèchefrite
Tous les jours se casse
Mais revient par l'alambic
L'alchimiste ambulant
Cherche encore dans les manuels
A transmuter en or le fer blanc
A aimer les maquerelles
Il lui manque un dernier ingrédient
Qui tue le temps et l'ego
Son or aime par cahots
Il ne sort que parfois de l'eau

Poisson volant



El aquelarre, Goya (1797-98)

5.3.14

Un et un font trois ou un

On ne fait que parler
Déféquer de notre grande bouche
Les inventions d’une langue souche
La cime monde des idées
Les mots se poussent pour sortir
Moussent pour fuir l’haleine
Et les dents qui vont jaunir
Mot n’occis mort que de façon vaine
Repousse la solitude à coups de langues
Boomerangs d’où la lassitude pousse
Couchées sur une feuille ou un drap-housse
Paroles ou maîtresses ont l’âme qui tangue
Mais quand les sangles reposent
Qu’une bafouille l’autre reprend
La douille d’une balle en argent
Qu’elle transmute par la cellulose
Le mot s’écrit mot pour mot
Pourtant ravive le mauve des Ormeaux



24.2.14

Astrologie ou éronomie?

Les vagues de dunes
Et les dunes de vagues
Lèvent leurs bras vers les lunes
L’une qui boit et divague
S’écrasant sur la plage
Mémorielle des premiers hommes
Cannibales croqueurs de pommes
Sodomites érophages
L’autre blanc réverbère de nos nuits
Réserve la sensation immortelle
De l’innocence du baiser écrit
De l’amour d’une muse immatérielle
Et dunes de vagues et vagues de dunes
Ne voient que l’une des lunes
La forme avantageuse de leurs ellipses
Montre l’une l’autre s’éclipse

5.1.14

Lagarto anillo de plata

Te cegaron las palabras
Pupilas sin iris con las que cargas
Inútiles objetos rebosan de sentimiento
Mucho hablo poco hago y miento
Poeta estate atento
Pues tienes los ojos cerrados
Y tu lengua se mueve con el viento
Querrías con tus verbos versados
Lijar las lenguas amargas
Y abrazar la luna de las fraguas
Pero solo acarician el oído
Del sofista universitario
De buena familia y buen barrio
Rebozándose en versos sin sentido
Si el verbo acto no desata
La palabra es mortal
Puro escupitajo bucal
O mi lagarto anillo no es de plata