24.2.14

Astrologie ou éronomie?

Les vagues de dunes
Et les dunes de vagues
Lèvent leurs bras vers les lunes
L’une qui boit et divague
S’écrasant sur la plage
Mémorielle des premiers hommes
Cannibales croqueurs de pommes
Sodomites érophages
L’autre blanc réverbère de nos nuits
Réserve la sensation immortelle
De l’innocence du baiser écrit
De l’amour d’une muse immatérielle
Et dunes de vagues et vagues de dunes
Ne voient que l’une des lunes
La forme avantageuse de leurs ellipses
Montre l’une l’autre s’éclipse

5.1.14

Lagarto anillo de plata

Te cegaron las palabras
Pupilas sin iris con las que cargas
Inútiles objetos rebosan de sentimiento
Mucho hablo poco hago y miento
Poeta estate atento
Pues tienes los ojos cerrados
Y tu lengua se mueve con el viento
Querrías con tus verbos versados
Lijar las lenguas amargas
Y abrazar la luna de las fraguas
Pero solo acarician el oído
Del sofista universitario
De buena familia y buen barrio
Rebozándose en versos sin sentido
Si el verbo acto no desata
La palabra es mortal
Puro escupitajo bucal
O mi lagarto anillo no es de plata



24.12.13

Nos muses d'aujourd'hui

Les orgiaques lumières de minuit
Vibrent sur l'auréole
De sa kératine qui blondit
Eclairant sa peau créole
Chitine d'une cité cyclopéenne
Noire comme le vide
Son épiderme incertain décide
De baptiser mon poème

Muse tu m'abuses
Tu uses et t'infuses
Des opiums pour que fusent
Tes yeux de Méduse

Les mots organiques que tu m'épèles
Montrent au jour une varicelle
Vapeurs d'acides inhalés
Chaleurs avides inventées
Muse hermèphile du voyage
Qui change d'air et de visages
Tu me fuis mais toujours reviens
Attirée par l'odeur du doux venin



Alexandre Cabanel, Phèdre (détail), 1880

22.10.13

Panam

Les pavés crèvent de chaud
Ils fondent sous les pneus
Fondent aussi goudron et chaux
C’est la fondue sans feu
L’iconique tour Eiffel
Perd ses airs de gazelle
De symbole phallique
De champagne cheap
En bouteille plastique
Fondent les grands hommes enterrés
Par la nation recofondante
Les institutions ont le crâne mou
Des nouveaux nés

La coulée lente
Envahit tout
Passant par les boulevards Haussmanniens
Et les fondant en chemin
Tout Paris est une rivière
Et nous aux rames de la galère
Au rythme du tambour
Du pauv’ mec à la bourre
Fondent les horaires
Des passages du RER
Les riches alcolos
Et les vendeurs de bédo

Je n’ai pas été fondu par le Malin
J’ai oublié ma rame ce matin
Paris est un bolide
Paris toujours solide
La chenille urbaine mécanique
Aux griffes qui scintillent et crissent
Gronde et roule à sens unique
Oreilles bouchées contre l’odeur de pisse
Les ombres assises ont une lisse inertie
Satellites entre l’homme et l’outil
Quand on se rencontre
Nos regards fuient
Vendredi

Tout va bien sur Paris



3.9.13

Shop elsewhere

Pour faire chier Schopenhauer
Je décris l’open-bar où erre
Une odeur de lessive
Qui brûle la gorge dès qu’on arrive
Personne dans le nuage synthétique
Dont on sniffe le plastique
Aucun humain mon ptit Schoscho
Juste une bouche-à-mots

Le paysage s’éructe
C’est le suc de
La bouche-à-mots
Qui s’objective par la peau


7.7.13

Ego sum ego existo but I still don't know

Pour Neutral Norway.

Live this life of broken esthetics
Time passes in my time-travel watch
Clockwork with deconstructed mechanics
Shows me older pictures that never match
Thither they haven’t ever taken sides
And taken the pictures where I never was
Eyelid falls and hides eyes
Lighting you up like flammable gas
Moments taxidermized with photographic addictives
Where you can clearly see us flee
To the future of our perspective
While the body stays in the circle of nudity

19.6.13

Chanson d'Amour

Il suffit de casser le pont
Le jardin du bout des gîtes
thither
Le narcisse pompe floraison
Saturne s’agite

Pas un mot Mozanrabe
La mère (espa)Gnole a déjà parlée
Où est thither
L’ouvrier des syllabes
Le post néo pro kata espagnol et français

Tu n’es maintenant que petit Pierrot
Pierrot perdu sur la route des pierres
Où est ma chanson thither
Je crois qu’elle tombe à l’eau
Et un verre de lithoxine au dessert

J’avais promis par Sainte Antonomase
Le géranium ovipare et l’œil du diable
Mais je meurs dans la paraphrase
D’un maux de cœur minable

Où est ma chanson d’Amour ?
thither