5.3.14

Un et un font trois ou un

On ne fait que parler
Déféquer de notre grande bouche
Les inventions d’une langue souche
La cime monde des idées
Les mots se poussent pour sortir
Moussent pour fuir l’haleine
Et les dents qui vont jaunir
Mot n’occis mort que de façon vaine
Repousse la solitude à coups de langues
Boomerangs d’où la lassitude pousse
Couchées sur une feuille ou un drap-housse
Paroles ou maîtresses ont l’âme qui tangue
Mais quand les sangles reposent
Qu’une bafouille l’autre reprend
La douille d’une balle en argent
Qu’elle transmute par la cellulose
Le mot s’écrit mot pour mot
Pourtant ravive le mauve des Ormeaux