12.2.13

Chimie de la verve


« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu » Rimbaud.



J’ai malaxé et broyé du noir
Je m’excuse pour le blanc

Il y moisit solitaire à minuit le soir
Mais lui rouge a ouvert sa bouche en sang
Faut que je boucle le bocal

Arc-en-ciel dogon de pastiches
Des folies d’Ignatius
Des négresses aux cheveux postiches
Des nymphéas et des lotus
Des Polycarpes ignifuges
Des albatros prosaïques
De K. et ses juges
Du moustachu philosophique
Et des scintillations sidérales

J’ai suivi l’Astre que le voyou m’avait décrit
Mais ses vers Ethérés d’un euphémisme incongru
M’ont éloigné d’Ithaque et de la paix des fourmis
L’Ubu roi maudit par la foule des individus
Et leur esprit méconial

Mais dans ma platonique grotte
Au milieu de la bruyère
Entre noisetiers je me gratte la glotte
Que de brouillard pas de rivière
Organe buccal fumigène
Qui balbutie quelques blablas
Ma fumée anadyomène
La fumée qui est en moi
L’alchimie linguo-labiale

6.2.13

Divines turbulences

Pour Diego Cayuela


Arrachée à la terre dans son cercueil marron-vert
La flamme vient vers le Phénix ressuscitant
Elle défunte et nue au doux son de la mer
Camarade d’Hippolyte part en brûlant

Une réécriture du mythe d’Orphée
Vient sauver Dieu par aspiration divine
Apnée au fond du Styx des souvenirs semés
Purifie comme un combat de nixe assassine

Elle paiera le passeur d’Achéron deux fois
Fumante incolore odorante vient vers moi
Elle rejaillit poisson volant anadyomène

Enthousiasmées de béatitude encensent
Les savoureuses ascendantes turbulences
L’organe buccal de Dieu scellant leurs haleines 

1.2.13

Ruderalis

Pour Léa Piccolo


Ruderalis
Aucun tempestaire
N’a réussi à briser Artémis
Ni tes lèvres rouges ni ton cœur vert
Petite comme un rire éclatant
Pieds dans la terre
Sourire de firmament
Arrête d’attendre cueillette
S’ils te chantent les lais
C’est que sont congelées leurs amourettes
A la grecque ils crient hé
Car leurs alcools
Jaunissent
Et auréole
Cannabis
Folle
Ruderalis