23.3.16

Une branche de bois d'if

Je suis des cœurs dont la hantise est de se figer dans les hauteurs des amours de quinze piges j'aime l'odeur du calme et de la crise des regards qui crissent ou se dégrisent
Je suis prêtre car ma poitrine est une église et pas une vitrine ni un portail qui cache ton portrait ou cette rare prise
Je m'assassine à chaque cycle et sa reprise en arquant ces cercles divers de mépris et passion pour marquer l'air des signes et sons de solistes qui me servent de pistes et de ponts 
Quand le goût de ta peau est amer sur mes lèvres de con
Je fais des vers qui me sèvrent et enserrent mes muscles de laiton et d'air mon buste porte ton blason mais ma main sa bannière pour la planter en terre conquise moi qui suis fils de la mer et n'amène que la brise le vent use et attise la flamme qui amuse mes muses et mes femmes j'accuse l'absence et l'essence d'un sentiment instable avec calme
Les yeux révulsés mon dieu descend tout usé il est vieux et seul en sang seul lui su aimer longtemps avec dessein ou décence la somme des rencontres venues des cieux à son errance
Mais dans ma trance je suis un prêtre hérétique qui danse sur le tracé de glyphes traîtres et hypocrites de longs corps sans têtes gisent dans mes griffes et se brisent avec le bruit d'une branche de bois d'if